Olivia Ruiz – La commode aux tiroirs de couleurs (Livre audio)

Le résumé du livre audio:

À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.

La Commode aux tiroirs de couleurs signe l’entrée en littérature d’Olivia Ruiz, conteuse hors pair, qui entremêle tragédies familiales et tourments de l’Histoire pour nous offrir une fresque romanesque flamboyante sur l’exil.

Lu par Olivia Ruiz

Date de parution : 09 juin 2021

Durée : 4h10

Éditeur d’origine : JC Lattès

(Source Audiolib)

Mon avis sur le livre audio:

Avant de vous donner mon avis, je tiens à remercier Hermine et les éditions Audiolib de me permettre de découvrir ce nouveau titre dans le cadre d’un partenariat.

Ce premier roman d’Olivia Ruiz raconte l’histoire d’une jeune femme qui hérite, suite au décès de sa grand-mère, d’une magnifique commode dont les tiroirs ont été repeints de différentes couleurs. A l’intérieur de chacun d’eux, la narratrice découvre certains objets qui ont profondément marqué la vie de son aïeule.

L’écoute de ce livre audio, lu par l’autrice en personne, fut une magnifique expérience et un énorme coup de cœur. Chaque chapitre, chaque ouverture de tiroirs est un voyage dans le temps. Rita, « la abuelita » de la narratrice est un personnage haut en couleurs et son histoire, un parcours semé d’embûches et fort en émotions. Enfant, celle-ci fuit l’Espagne en pleine guerre civile, sous le régime de Franco, en compagnie de ses deux sœurs afin de se construire une nouvelle vie en France. Les chapitres qui évoquent ce passage difficile de la vie de Rita m’ont particulièrement touchée. D’une part, je vis à la frontière espagnole et je connais un peu l’histoire des immigrés et leur arrivée au camp d’Argelès, entre autres. Pour avoir entendu maints témoignages de cette période sombre, le récit de Rita, même s’il s’agit d’une fiction, m’a beaucoup émue. La réalité est même plus cruelle et difficile (je vous invite fortement, celles et ceux qui souhaitent se renseigner sur la Retirada, de lire l’histoire de la maternité suisse d’Elne et de lire des témoignages de personnes ayant vécu dans les camps d’Argelès ou au Camp Joffre de Rivesaltes).

Outre le fait que je vive dans les Pyrénées-Orientales et que je connaisse la ville de Narbonne, (ville où se déroule le récit), j’ai retrouvé beaucoup de similitudes entre l’histoire familiale de la narratrice (qui est une version romancée de la propre histoire de l’autrice) et la mienne. Bien que d’origines différentes, nos deux familles ont fui des guerres différentes pour s’installer en France et je crois volontiers Rita lorsqu’elle parle d’une intégration difficile au sein de ce nouveau pays. Et même si celle-ci a vécu des moments particulièrement difficiles dans sa vie sentimentale et familiale, elle est ce genre de femme qui reste forte même dans la tourmente. Le genre de femme que l’on ne peut qu’admirer.

Mais ce qui m’a le plus touché dans cette histoire, c’est qu’à certains moments, Rita devenait ma propre grand-mère. C’est incroyable à quel point leurs caractères se ressemblaient. Ces deux femmes fortes et courageuses étaient devenues les piliers de leurs familles respectives malgré les épreuves de la vie. L’espace de ces quelques heures d’écoute, j’ai retrouvé ma mamie et je vous avoue que cette ressemblance troublante m’a fortement émue. De toute ma jeune vie, je n’ai jamais lu (ou écouté) un roman qui faisait écho à ma propre vie. C’est comme si j’étais la narratrice et je découvrais le passé de ma grand-mère qui, à l’instar de celle d’Olivia Ruiz, ne parlait jamais du passé. C’est pourquoi ce livre audio a été un gros coup de cœur et je remercie l’autrice qui sans le savoir et grâce à ses mots, a fait revivre ma propre grand-mère.

La seule chose que j’ai à reprocher à ce roman, c’est qu’il est très court (à peine plus de 4 heures d’écoute). C’est frustrant car la vie de Rita, de ses sœurs, de sa fille… mérite d’être plus approfondie. Plus explorée. D’autant plus que l’écriture d’Olivia Ruiz est très agréable, d’un style simple et sans fioriture. On sent l’Espagne transpirer de ce récit. Le joli timbre de voix éraillée de l’autrice et son accent espagnol parfait, colorent cette histoire de teintes chaudes. Le soleil du sud est là ; le sang chaud des Espagnols également. L’ambiance particulière d’une ville du sud de la France où se mêlent différentes communautés est bien retranscrite.

Je ne peux donc que vous conseiller de découvrir ce roman qui jongle entre autobiographie et fiction. Une histoire de famille. Une histoire de femme racontée par la voix merveilleusement singulière d’Olivia Ruiz. Sincèrement, foncez le découvrir !

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