Niko Tackian – Solitudes (Livre audio)

Le résumé du livre audio:

AUSSI ÉPAISSES SOIENT LES BRUMES QUI LES PROTÈGENT, CERTAINES VÉRITÉS NE PEUVENT ÊTRE OUBLIÉES.

Élie Martins est garde nature dans le massif du Vercors. Il y a douze ans, une blessure par balle l’a laissé totalement amnésique. Depuis, il s’est reconstruit une vie dans cette région aux hivers impitoyables, aux brumes si opaques qu’elles vous égarent en deux pas.
Alors qu’une tempête de neige s’abat sur le Vercors, des traces étranges mènent Élie jusqu’à l’« arbre taillé », un pin gigantesque dressé comme un phare au milieu de l’immensité blanche. Une femme nue est pendue à ses branches. Cette macabre découverte anime quelque chose sur la toile vierge des souvenirs d’Élie.
La victime est un message à son intention, il en est certain. Et il est terrifié.

Lu par François Hatt

Date de parution : 14 Avril 2021

Durée : 6h49

Éditeur d’origine : Calmann-Lévy

(Source Audiolib)

Mon avis sur le livre audio:

Je tiens avant tout à préciser que j’ai découvert ce livre audio dans le cadre d’un partenariat avec la maison d’édition Audiolib (merci Hermine de votre confiance ^^) et, il va de soi que l’avis qui va suivre aurait été le même que s’il s’agissait d’une lecture personnelle. Il n’est pas dans mes habitudes de mentir pour faire plaisir à certains collaborateurs. Retenez ceci : un avis est subjectif. Nous n’avons heureusement pas tous les mêmes goûts et ce qui plaît à certaines personnes peut ne pas plaire à d’autres.

Maintenant que cette précision a été faite, je peux vous faire part de mon avis.

Comme précisée dans le résumé de l’éditeur, l’histoire se déroule dans le massif du Vercors alors qu’un garde nature, Elie Martins découvre pendu à un arbre, le corps d’une jeune femme totalement dénudée. Bien qu’il n’ait aucun souvenir de son passé, son instinct ne cesse de lui dicter qu’il s’agit là d’un terrible message qui lui est adressé.

Alors que la tempête Coralie frappe de plein fouet la montagne, Nina Melinski part enquêter sur ce qui sera le début d’une véritable chasse à l’homme.

En général, je lis très peu de polar/thriller. Non pas que je n’aime pas ce genre mais je suis simplement plus attirée par la littérature de l’imaginaire de type fantasy/fantastique. Et à chaque fois que j’en lis un, je me prends une véritable claque et je me sermonne en me promettant d’en lire davantage à l’avenir. L’écoute de ce roman n’a pas fait exception : j’ai A-DO-RE ce roman.

L’auteur, Niko Tackian, a réussi à instaurer une ambiance pesante et glacée, où l’atmosphère étouffante de ce huit clos n’a eu de cesse de mettre mal à l’aise. Malgré les magnifiques descriptions presque poétiques du paysage enneigé, je me suis sentie oppressée durant les presque sept heures d’écoute. Comme prisonnière de cet endroit et libre à la fois. Libre dans cette nature belle et sauvage mais menaçante et austère comme le serait un pénitencier. Pour moi, cette montagne était un personnage à part entière. Cette impression s’accentuait grâce aux différents personnages de ce roman et aux relations que chacun d’entre eux entretenait avec celle-ci.

A commencer par Elie, amnésique depuis qu’il a survécu, des années avant cette macabre découverte, à une balle tirée en pleine tête. Il n’est pas étonnant qu’il ait choisi de vivre aussi loin de la ville car la montagne, spécialement en hiver, offre la sérénité aux habitants des hauts plateaux en les coupant du reste de la vallée. Lui et le massif ont d’étranges points communs : la brume opaque qui entoure le passé et les souvenirs d’Elie, est semblable aux rideaux de neige en hiver où il est impossible de voir à plus de quelques mètres devant soi. Ou encore leurs forts caractères qui une fois adoucis, révèlent la beauté cachait derrière cette austérité. Elie et la montagne ont deux facettes de leurs personnalités : la douceur et le calme sur l’une et la colère et la destruction sur l’autre. J’ai beaucoup aimé ce personnage mystérieux mais Chef Reda a été celui que j’ai préféré. Cet homme d’une quarantaine d’années travaille avec Elie comme garde nature. Dans sa jeunesse, ce garçon d’origine algérienne quitta la banlieue parisienne et ses tours en béton pour la nature et les forêts québécoises. Il adopta les us et coutumes d’une tribu indienne avant de rentrer définitivement en France. Cette touche mystique qu’il apporte au roman, notamment par les rites qu’il effectue pour apaiser les âmes tourmentées qui errent dans la montagne, donne à l’histoire un aspect un peu fantastique très réussi. J’ai vraiment beaucoup aimé ce personnage si doux à l’imposante stature. Puis, j’avoue avoir ressenti un peu de joie lorsqu’il est précisé qu’il a passé quelque temps dans un sanatorium d’Osséja. Ville que je connais bien puisque je vis moi-même dans les Pyrénées-Orientales.

Outre le côté ésotérique, il y a l’aspect poétique incarné en la personne de Jacques (ou Jack, je ne sais pas), un berger aveugle. Le vieil homme a une vision colorée de notre monde, tout en formes et couleurs. Je vous assure qu’un passage particulier où il aperçoit une forme « bleu indigo » m’a terrifié. Je pèse sincèrement mes mots car j’écoutais ce livre la nuit et ce n’était vraiment pas une bonne idée parce que j’en ai cauchemardé.

Même si j’ai bien aimé la ténacité et l’obstination de Nina, j’avoue que parfois, elle m’a parue pas très futée et un brin téméraire. Certaines de ses actions m’ont fait lever les yeux au ciel tant elle m’ont parue inconsciente et dangereuse. Malgré tout, le personnage est sympathique et à l’instar des autres personnages, j’ai trouvé son personnage touchant. Tous les personnages m’ont émotionnellement touchée lorsqu’on découvre les raisons qui les poussent à préférer la solitude.

Et niveau émotion, c’est un peu les montagnes russes ! Il est impossible de souffler car l’auteur termine la plupart du temps ses chapitres par des cliffhangers qui poussent la curiosité à aller plus loin.

L’intrigue nous tient en haleine jusqu’à la fin du bouquin et la résolution finale. Au fur et à mesure de l’écoute, l’angoisse s’intensifie et je buvais les paroles du lecteur tant j’étais happée. L’assassin joue au jeu du chat et de la souris dans la montagne, en narguant les personnages principaux. Comme une tempête, il laisse derrière lui un spectacle d’horreur et de désolation. Les scènes de crimes sont particulièrement détaillées et je vous laisse imaginer la boucherie que c’était après le passage du tueur. Et la mauvaise enquêtrice que je suis, était si persuadée de tenir le coupable qu’une violente gifle m’a fouetté comme une bourrasque de vent en plein visage lors de la révélation finale. Je suis d’ailleurs curieuse d’échanger avec les personnes qui ont lu ce roman afin de savoir si vous aussi, vous vous êtes rendue compte que vous étiez des Sherlock en carton. Puis cette fin m’a prise au dépourvu et maintenant encore, certaines questions me taraudent l’esprit. Des questions qui n’auront probablement jamais de réponses.

Ayant écouté ce livre audio, je félicite le comédien François Hatt et son interprétation impeccable. Merci pour ces quelques heures intenses en émotions. Les chapitres alternant les points de vue, le jeu et le timbre de voix du comédien s’adaptent en fonction du narrateur. Les personnages masculins et féminins sont si bien interprétés que je n’ai eu aucun mal à m’immerger dans l’histoire. J’aurais pu l’écouter raconter encore quelques heures de plus.

Jusqu’à présent (et je croise les doigts pour que cela continue), je n’ai jamais été déçue par le choix des conteurs et la qualité des enregistrements de cette maison d’édition. Si cela vous freine, vous avez la possibilité d’écouter des extraits sur le site d’Audiolib et il y a un large choix de livres audio.

En conclusion, l’écoute de ce thriller fut une excellente expérience malgré les sujets difficiles abordés. L’ambiance est glaçante, le suspense à son plus haut niveau. Préparez-vous à grimper dans des montagnes russes car les rebondissements et les cliffhangers sont particulièrement intenses dans ce roman. Un conseil, n’attendez pas l’hiver prochain pour frissonner.

A découvrir d’urgence !